Innover dans les cabanes de montagne
TourismeALaMontagne CabaneDeMontagne DeveloppementDurableLa course à la technologie n'est pas la panacée
Photo en titre : La Casermetta, col de la Seigne (Italie). Source : www.espace-mont-blanc.com/
Le 3 octobre 2014 à la Foire du Valais de Martigny, les résultats du projet «Eco-innovation en altitude» de l’Espace Mont-Blanc ont été présentés. Au programme : débats entre professionnels de la montagne, décideurs et politiques pour une gestion des cabanes économiquement et écologiquement durable suivis de la diffusion, en avant-première, du film «La vie autour du Mont-Blanc» qui illustre les bonnes pratiques de gestion dans les cabanes de l’Espace Mont-Blanc. Ce film peut être visionné sur le réseau social YouTube à cette adresse : http://www.youtube.com/watch?v=bbJTl3XLMhA
Sensibiliser les randonneurs et les alpinistes
L’avenir des cabanes et refuges de montagne ne se limite pas aux sophistications techniques que l’on peut apporter en altitude, mais réside également dans la capacité des acteurs à sensibiliser leur clientèle, c’est-à-dire les randonneurs et les alpinistes. Voilà le message clé que les gardiens de cabane voulaient apporter à Martigny.
En effet, il n’est pas toujours possible pour les gardiens de cabane de répondre aux demandes de plus en plus variées des visiteurs. Par exemple, les sacs à dos regorgent aujourd’hui de gadgets électroniques gourmands en énergie. En vrac, et selon un inventaire à la Prévert, on y trouve bien sûr le bon vieux smartphone mais aussi des gadgets plus surprenants comme par exemple des sèche-cheveux, des caméras GoPro, des e-cigarettes et même des cuiseurs de riz ! De plus, il n’est pas rare que les clients demandent des douches, confondant ainsi hébergement hôtelier et vie dans un refuge de haute montagne.
Chaque cabane a ses particularités. Certains établissements proposent des douches. Pour d’autres, offrir ce service est tout simplement impossible car l’eau est une ressource inégalement distribuée en montagne et certains refuges n’en disposent pas en suffisance. La gestion des ressources peut donc vite devenir un casse-tête pour certains gardiens.
Halte à la dictature du confort et à une technologie trop envahissante
Afin d’améliorer la situation, le projet «Eco-innovation en altitude» s’est donc fixé comme objectif d’apporter des solutions éducatives destinées aux visiteurs d’établissements d’altitude. Par exemple, un nouveau code nommé «conseils et règles pour une cohabitation agréable» a été établi. Ces conseils constituent un bon rappel pour les montagnards avertis mais servent surtout à informer les novices qui connaissent mal les exigences de la vie à la montagne. En effet, le visiteur découvre également que certaines règles sont nécessaires à la bonne marche de la vie communautaire, comme le respect des horaires. De plus, avoir le privilège de passer la nuit dans une nature sauvage et préservée impose des contraintes environnementales, la première étant la gestion de ses propres déchets. Les visiteurs ont bien sûr le droit à un certain niveau de confort mais les gardiens de cabane veulent se défendre contre une certaine forme de «dictature» du confort qui n’a pas sa place dans le type d’hébergement qu’ils proposent.
Bien sûr, de nombreuses améliorations techniques peuvent être apportées aux cabanes de montagne. Par exemple, la production d’énergie propre à l’aide de panneaux photovoltaïques. Cependant, trop de technologie peut nuire au travail du gardien car une technologie envahissante apporte parfois plus de problèmes qu’elle n’en résout. Pensons par exemple aux multiples pannes qui compliquent la vie du gardien. La course vers plus de technologie n’est donc pas la panacée dans un environnement de haute montagne !
Qu’est-ce que l’Espace Mont-Blanc ?
«L’Espace Mont-Blanc est une initiative de coopération transfrontalière réunissant 35 communes à cheval sur la Savoie, la Haute-Savoie, la Vallée d’Aoste et le Valais. Sous l’égide de la Conférence Transfrontalière Mont-Blanc, ces collectivités se sont engagées dans la protection et la valorisation d’un territoire transfrontalier emblématique, où l'exceptionnel patrimoine naturel et environnemental cohabite avec des activités économiques et touristiques d'envergure internationale.»