Changement de normes climatiques 1981-2010 à 1991-2020
Meteo StationDeSki Valais RéchauffementClimatiqueLes normes de références climatiques se basent sur des moyennes de 30 ans, définies selon l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale : WMO Climatological Normals | World Meteorological Organization). Jusqu’à 2021, la moyenne des différents paramètres météorologiques de la période 1981-2010 a été utilisée en Suisse, y compris pour les stations valaisannes. Depuis 2022, ce sont les données de la période 1991-2020 qui sont désormais prises comme normes de référence. Elles ont été calculées par MétéoSuisse : Normes par paramètre – MétéoSuisse (admin.ch) pour les deux périodes en plus de la période 1961-90. L’adaptation rapide des normes après 10 ans est nécessaire notamment en raison de la rapidité du réchauffement climatique intervenue depuis la fin des années 1980, en particulier dans les latitudes tempérées et boréales. En 2019 et en 2020, mis à part 2 mois, toutes les moyennes mensuelles de températures se sont avérées au-dessus de la norme 1981-2020 (Dashboard (tourobs.ch)).
Les six stations de référence du Valais sont : Aigle (meilleure station pour le Chablais), Grand-Saint-Bernard, Sion, Montana, Viège et Zermatt. La moyenne des températures sur 30 ans de ces 6 stations a augmenté de près de 0.5°C entre la période 1981-2010 et celle de 1991-2020. Ce qui est considérable pour une seule décennie, alors que le réchauffement moyen en Suisse de 2 degrés s’étend sur 130 ans. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'accélération du réchauffement ne s'est fait qu'à la fin des années 80. Le remplacement de la norme décennale 1981-90 plutôt froide par 2011-2020 a une conséquence importante au niveau des températures. Ainsi, la décennie 2011-2020 fut la plus chaude jamais relevée depuis le début des mesures en Suisse. L’augmentation des températures selon les mois ne varient toutefois pas de manière uniforme comme le montre le graphique ci-dessous.
Figure 1. Etat des lieux du réchauffement de la température moyenne mensuelle et annuelle en Valais selon les différents mois de l’année en °C entre les périodes 1981-2010 et 1991-2020
Avril et juin sont de loin les mois qui enregistrent le plus haut réchauffement (0.8°C) alors que septembre et octobre sont les mois pour lesquels la variation est la plus faible.
Les stations de la plaine du Rhône se sont réchauffées néanmoins légèrement différemment que celles d’altitude, comme le montre le graphique ci-dessous.
Figure 2. Ampleur du réchauffement de la température moyenne mensuelle et annuelle pour les stations en plaine du Rhône et celles d’altitude selon les différents mois de l’année en °C.
Les stations de plaine observent un réchauffement annuel plus marqué que celles à haute altitude (0.53° contre 0.4°C pour les stations de montagne, 0.47° pour l’ensemble des stations).
Ceci est dû notamment au réchauffement plus important durant les mois de janvier (0.6°C au lieu de 0.25° pour les stations d’altitude) et de février (0.5°au lieu de 0.23° pour les stations d’altitude).
Ceci s’explique par une plus grande différence de température entre la plaine et la montagne et donc des situations météorologiques plus dynamiques. Cela signifie (surtout durant la saison froide) qu’il y a souvent du vent, amenant des nuages et parfois des précipitations à la clé, avec notamment une absence d’inversion thermique (air froid en plaine, air doux en montagne). Les situations météorologiques dynamiques ont donc augmenté durant ces deux premiers mois de l’année dans la décennie 2011-2020.
A l’inverse, décembre est le mois qui s’est le moins réchauffé dans la plaine du Rhône, encore moins que septembre et octobre (figure 2). Ceci signifie que le nombre de situations anticycloniques, avec des inversions thermiques dues au ciel clair a augmenté dans la décennie 2011-2020, notamment avec plus souvent de la neige qui se fait attendre sur les pistes pour les vacances de Noël.
De manière générale, les variations sont beaucoup moins nettes en ce qui concerne l'ensoleillement et les précipitations (pour les stations valaisannes,) avec une très légère tendance à une diminution des précipitations (0 à 3%) et un très faible accroissement d'ensoleillement relatif (1-2%), à l'exception de Zermatt (-1%).
Image de couverture : Macrovector - Freepick