Et si le tourisme devenait un des principaux bénéficiaires du phénomène « blockchain »

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Les tendances en bref

L’intermédiation est au cœur de la distribution de services touristiques et ce depuis plusieurs années déjà. La digitalisation a pour corollaire de ne cesser de redistribuer les cartes. Tout d’abord réservé aux seuls services financiers, le phénomène de chaîne de blocs (« blockchain ») commence à sérieusement investir le monde du tourisme. Lorsqu’on parle de blockchain on fait référence à une technologie qui permet de stocker et de transmettre, en toute transparence, des informations sécurisées et ceci sans intermédiaire ni organe central de contrôle.

Souvent confondue avec le bitcoin, qui est sa monnaie virtuelle, la blockchain semble toutefois ne pas avoir tenu jusqu’ici toutes ses promesses en termes de désintermédiation. D’autre part, ses détracteurs dénoncent la prédominance de certains acteurs, notamment chinois, et l’aberration énergétique qu’implique la maintenance du système. De nouvelles perspectives voient le jour avec les plateformes décentralisées comme Ethereum qui proposent des « contrats intelligents » soutenant la certification de procédures allant au-delà des simples transactions monétaires. Ces contrats intelligents ouvrent la voie à la propagation de la blockchain dans le tourisme en créant le lien entre transaction monétaire, mise en force d’un contrat et accessibilité au service touristique convenu. Et tout ceci sans intermédiaire aucun. Dans un proche avenir, il sera peut-être monnaie courante que la location d’un hébergement touristique mis à disposition par un particulier ne se fasse plus par le biais d’Airbnb, mais plutôt via une application décentralisée basée sur la blockchain. Lorsque le locataire aura payé son séjour, le porte-monnaie électronique du bailleur, directement connecté à la serrure de l’hébergement, autorisera l’accès au locataire.

Face à toutes ces nouvelles questions soulevées, Amadeus, un leader technologique majeur dans le domaine du tourisme, identifie quatre manières dont la blockchain pourrait redessiner les contours de l’industrie du voyage. Premièrement, la technologie blockchain rendrait les programmes de fidélisation beaucoup plus attractifs en facilitant notamment l’échange des points acquis auprès des différents partenaires du programme. Au profit de l’industrie aérienne, Amadeus évoque d’autre part l’amélioration du suivi des bagages grâce à la blockchain. N’oublions pas que l’industrie du voyage s’opère au fil d’une chaîne de valeur impliquant la collaboration de nombreux acteurs et nécessitant la mise en place de processus complexes. Une autre proposition d’Amadeus s’oriente vers une automatisation de ces processus en ayant recours à des « contrats intelligents ». En dernier lieu, Amadeus voit un avantage de la blockchain dans l’optimisation de l’identification des personnes tout au long de leur voyage.

Dans un autre registre, Lufthansa annonçait récemment son association avec la start-up Winding Tree dans le but de créer une plateforme open-source dédiée à l’industrie du voyage et visant à rapprocher consommateurs et fournisseurs de prestations liées au voyage. Pour sa part, Axa a lancé une assurance pour se prémunir contre les retards des vols en se basant elle aussi sur la technologie blockchain. Le voyageur qui souscrit à cette assurance obtient la garantie d’être automatiquement indemnisé dès que le retard excède les 120 minutes.