La place du patrimoine immatériel dans le tourisme
Culture Valais Suisse
L’art continue d’investir l’espace public à la ville et à la campagne, en particulier dans ces espaces que les géographes qualifient de « périphériques » par opposition aux centres urbains, c’est-à-dire les territoires ruraux, de montagne ou encore les espaces dits « naturels ».
La Convention de l’UNESCO sur le patrimoine immatériel culturel, entrée en vigueur en 2003, s’attache à la sauvegarde et à la diffusion de ce « patrimoine immatériel ». Rituels, jeux, artisanat, gastronomie, arts de la scène et festivals sont des « biens culturels » caractéristiques du patrimoine immatériel. Les 160 pays signataires de la Convention se sont engagés à réaliser un inventaire national, puis à le défendre auprès des instances de l’UNESCO pour une éventuelle inscription sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.
Tourisme et patrimoine immatériel
Le tourisme culturel est un secteur en pleine croissance à l’échelle mondiale. Les voyages « multi-sensoriels » ont la cote. Vivre des expériences au contact de cultures différentes de la sienne est également une motivation forte de voyage. Le contexte est donc favorable au développement d’une offre touristique sur la base des listes du patrimoine immatériel. L’inscription sur les listes officielles de l’UNESCO est très convoitée, on s’en doute. Celle-ci garantit en effet une visibilité planétaire aux traditions locales mais engage aussi l’ensemble de la communauté internationale pour la sauvegarde de la diversité culturelle.
A propos du Valais
Le Valais recèle des trésors culturels immatériels qui méritent d’être préservés et valorisés. En septembre 2010, l'Office fédéral de la culture a lancé, en collaboration avec les Offices Cantonaux de la Culture, un projet d'inventaire du patrimoine culturel immatériel. En effet, l'inscription préalable d'un bien dans un inventaire national est une condition préalable à toute demande d'inscription sur les listes internationales de l'UNESCO.
Source : Wikipedia. ©ChristofBerger
Participation et visibilité
Les citoyens sont les meilleurs ambassadeurs de la culture. Qui de mieux placé pour mener le visiteur à la découverte des traditions vivantes de la destination ? En France, on parle même de « villes participatives » (cas de Lyon, Lilles, Nantes) pour caractériser les destinations urbaines où les habitants accompagnent les touristes dans leurs pérégrinations. De son côté, la Suisse s’active également. La "Liste actualisée des traditions vivantes en Suisse" est disponible en ligne. L'inventaire fournit des informations sur 199 expressions du patrimoine culturel immatériel et ce, dans un format accessible à tous. Les textes sont complétés par de nombreuses images et documents audiovisuels.
Marché de l’oignon. ©Bern Tourismus
Guide des bonnes pratiques
En cette année européenne du patrimoine culturel, l'Association des musées suisses est partenaire d'un projet européen intitulé "Intangible Cultural Heritage and Museum Project". Avec la France, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas, la Suisse souhaite échanger les bonnes pratiques de valorisation du patrimoine immatériel et matériel dans les zones rurales et urbaines. En attendant, pour ceux ou celles qui souhaitent s’engager dans une valorisation touristique du patrimoine immatériel, nous conseillons vivement la lecture d’un guide rédigé à l’intention des municipalités par le conseil québécois du patrimoine vivant.
Références
UNWTO. Study on Tourism and Intangible Cultural Heritage, Madrid, 2012, 131 pages.
Conseil québécois du patrimoine vivant. « Le patrimoine immatériel, pour la vitalité culturelle locale. Vers une action municipale profitable », juin 2018, 20 pages.