Tendances: le décryptage mensuel de l'OVT
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Montée en gamme du tourisme de montagne
Les vacances de neige battent leur plein dans une atmosphère déjà bien printanière. Pourtant, de récentes actualités indiquent que, dans certaines destinations alpines, l’intensité des investissements n’est pas proportionnelle à la faible rigueur des derniers hivers.
En Savoie, par exemple, fleurissent des projets qui visent une montée en gamme de l’hébergement et des infrastructures touristiques. Le constat de base est simple : le marché ne croît plus en volume, mais il existe un potentiel de développement en valeur. Les statistiques des sociétés de remontées mécaniques attestent indéniablement de cette réalité. Le nombre de personnes transportées ne cesse de diminuer et il se situe bien en deçà du volume réalisé il y a plus de 10 ans.
La course aux investissements concerne aussi bien l’hébergement et les infrastructures de tourisme, que les domaines skiables ; toutefois c’est bien au niveau de l’hôtellerie de luxe que la concurrence est la plus âpre. Ainsi, Courchevel, en Savoie, vient d’ouvrir le 18e hôtel 5 étoiles de la station. Nouveau et unique projet à la montagne du fameux groupe Lucien Barrière, cet hôtel ambitionne d’attirer une clientèle très haut de gamme. Tout proche, dans la station franco-italienne de la Rosière, c’est l’enseigne Hyatt Centric qui se lance dans l’aventure de l’hôtellerie de montagne, avec cet établissement 4 étoiles.
Les promoteurs de nouveaux projets hôteliers ne misent pas tous sur le luxe. L’hybridation des hébergements s’inscrit aussi dans une tendance prometteuse. L’absence de codes restrictifs et un aménagement favorisant la rencontre explique le succès de ces nouveaux lieux qui fédèrent autour du ski et qui prônent un retour à des choses simples et conviviales.
Enfin, la montée en gamme se constate aussi au niveau des plaisirs de la table. Les restaurants étoilés ne craignent plus d’investir la montagne. En optant pour une approche différente de celle généralement adoptée dans leurs établissements urbains, les grands chefs entendent pleinement participer à l’évolution de l’image de la destination.
La culture s’installe dans les stations de sports d’hiver : des arts de la scène à la dégustation d’une fondue, skis aux pieds
Le ski ne suffit guère plus. Les stations multiplient les activités car les vacanciers sont à la recherche de loisirs complémentaires aux sports d’hiver. La culture participe également de cette diversification. Arts de la scène. En Suisse, Nendaz Tourisme propose des forfaits pour sa clientèle désirant se rendre au Théâtre de Valère, à Sion, situé en plaine. Le forfait comprend le déplacement organisé depuis la station, le repas et, bien sûr, l’entrée au spectacle. Arts visuels. En France, Courchevel met le street art à l’honneur pour la 8e édition de l’Art au Sommet : des œuvres monumentales exposées sur les pistes, des télécabines taguées par les artistes. Dans la station, fresques, animations, performances d’artistes, peintures sur boîtes aux lettres sont là pour divertir les hôtes. La gastronomie n’est pas en reste. Pendant les vacances de février, les fromagers du Beaufort offriront des dégustations gratuites de fondue – au Beaufort bien sûr – au pied des pistes de ski savoyardes de Saint-François-Longchamp.
L’ubérisation des agences de voyages n’en finit plus
Si des géants de l’Internet, comme Amazon, envisagent le web-to-store, l’inverse se produit dans le secteur des agences de voyages, qui ne cessent de se digitaliser.
Le métier de l’agent de voyage prend un nouveau visage : alliant applications numériques et conseils professionnels personnalisés. C’est le cas de la start-up américaine Lola qui a créé une application permettant au client de faire appel à un agent 24/24h et 7/7j. Hobbizer, une start-up française, invite les clients à construire le programme de leur séjour par eux-mêmes. La plate-forme se charge ensuite des réservations qu’elle transmettra au client, accompagnées d’un carnet de route.
Avec la technologie dont dispose le client en amont pour planifier son séjour, des assistants numériques interviennent pour l’accompagner une fois sur place. Ainsi, l’application Weeplan, suivra pas à pas le touriste par système de géolocalisation. Synchronisée à une base de données, elle enverra des notifications au voyageur en fonction de ses besoins (ex : disponibilité de Wi-Fi, réserver un taxi en cas de retard, faire un check-in express, etc.).
D’autres entendent réformer le métier plus en profondeur, en repensant l’implication du voyageur et s’en servant comme matière première et source d’inspiration pour les futurs clients. Notamment Tripilli qui propose aux internautes d’être rémunérés contre le partage de leurs itinéraires. Voyage Privé, en collaboration avec CLAPNCLIP, fournit une caméra d’action GoPro à ses clients et les invite à filmer leur voyage pour ensuite les intégrer au catalogue en ligne.
Le secteur des agences de voyages réagit diversement. Les agences qui ont pignon sur rue se différencient en intégrant davantage la technologie (Club Med utilise par exemple la réalité virtuelle). Les TUI Stores misent eux sur la dimension culturelle et humaine de leurs produits. Expositions artistiques, programmation d’animations culturelles et ateliers pour les enfants investissent leurs magasins.