Fertiliser nos initiatives par l’imagination pour conduire le changement

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Retour sur les exercices pratiques délivrés par Rob Hopkins, en tournée en Suisse

 

La soirée débute comme s’ouvrirait un cercle d’initiés élargi : « Quelques nouveaux visages ce soir et beaucoup d’habitués », lâche Marc Münster. Le ton est donné. C’est en famille que l’on s’est retrouvé ce mercredi 31 août à Lausanne.

Introduisant tous deux successivement la prise de parole de Rob Hopkins, Marc Münster et Natacha Litzistorf illustrent par leur co-présence ce soir-là comment un intérêt commun et une reconnaissance mutuelle sont un espace de co-création fécond. Vingt-cinq ans déjà qu’ils se suivent et enrichissent réciproquement les projets qu’ils portent et accompagnent. Tous deux posent le constat d’un changement en faveur d’un sursaut écologique : l’opinion majoritaire change de camp. Ils se sentent aujourd’hui non seulement compris, mais aussi aidés dans leur engagement pour plus de durabilité. La nécessité d’un dialogue entre la société civile, les institutionnels et le monde académique est toutefois rappelée. C’est que les visions doivent être transversales afin d’être en mesure d’ouvrir l’esprit et le cœur. Dans ce sens, accélérer la transition, c’est partager les expériences transitionnelles.

Rob Hopkins prend la parole pour inviter chacun des auditeurs à transformer sa place de l’intérieur pour imaginer celle qu’il souhaiterait occuper dans un avenir proche. Quel parent souhaitons-nous être à Lausanne en 2030 ? En 2030, quel étudiant sera l’enfant que nous portons au sein aujourd’hui ? Quel voisin nous plaisons-nous à imaginer aux Fiches Nord ? Quel touriste puis-je être en 2030 à Lausanne ? Autant de rôles qui assignent souvent à des lieux. Voulons-nous nous satisfaire des places dont d’autres ont décidé pour nous à une époque marquée du sceau de l’abondance et aujourd’hui révolue ? Et si ces lieux pouvaient être remodelés par notre imagination pour mieux s’accorder à nos attentes ? Pour que nous soyons libres en potentialité de nous accomplir dans toutes les situations sociales que nous traversons au quotidien.

Cette invitation au décentrement se poursuit le lendemain sous la forme d’un atelier. Une matinée durant, les participants sont invités à formuler des rêves éveillés que l’on introduit par la formule incantatoire : « Et si ». Interdiction est faite de brider le pouvoir de celle-ci par un « Mais si » subséquent. Au contraire, c’est le renchérissement qui est de mise après avoir acquiescé l’altérité radicale de la proposition originelle : Le « Oui et » ouvre à l’élargissement des possibles en faisant mienne une posture qui m’est a priori étrangère. Cette adoption n’est complète que si mon idée ajoute au substrat mis par autrui. Cet enrichissement mutuel et itératif porte rapidement à l’autonomie et à la complexification d’une idée. De façon répétée, il faudra appréhender les contours d’une idée par le dessin, effleurer par la pensée ses habits pour l’inscrire plus concrètement dans un champ des possibles. Ce faisant, on fera l’expérience qu’aller vers l’ailleurs et se laisser pénétrer par les idées de l’autre est toujours un petit exil de soi. S’il peut effrayer, ce voyage intérieur permet de reconnaître et d’accueillir avec plus de respect ses propres forces bloquantes.

À l’automne 2022, les étudiants du module 713 « Tendances dans le tourisme » de la HES-SO Valais-Wallis auront la possibilité d’entrainer leur aptitude à fertiliser leur imagination – avec pour finalité  d’engager le secteur touristique suisse plus résolument sur la voie de la transition. Ils seront accompagnés en cela par Nicolas Gluzmann, fondateur de Futurs Proches et l’autrice de cet article, chargée d’enseignement.

La journée d’atelier du jeudi 1er septembre 2022 a été organisée par l’Unité développement durable de la ville de Lausanne en collaboration avec le Réseau Transition Suisse Romande. Le but de cet atelier était de favoriser l’intelligence collective et la mobilisation citoyenne pour des activités concrètes de résilience face aux effets du changement climatique.

L'autrice de cet article a assisté à la conférence-atelier de Rob Hopkins.

Pour aller plus loin :

Rob Hopkins à Lausanne

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